COLOMBIE | Buenaventura… la mal-nommée!

By Kersu

Kersu

 

Nous nous sommes vraiment régalés du centre de la Colombie.

Il était donc naturellement temps d’aller voir ce qui se passe près des côtes pour voir si la poissecaille colombienne est avenante!

Etant donnée notre position à ce moment-là (départ de la région du café), il nous parait naturel de commencer par la côte ouest, la côte Pacifique avant de se réserver pour la chaleur des Caraïbes de la côte nord.

La description du Lonely Planet est assez idyllique : belles plages sauvages, naturelles, et dont le tourisme est encore plutôt absent.

Voilà qui nous motive à bloc !

 

Pour aller sur la côte, nous traçons donc vers Buenaventura.

Très étonnamment, avec pas moins de 1300kms de côte sur cet océan, Buenaventura est la seule ville de toute la côte pacifique colombienne.

 

Déjà rejoindre Buenaventura fut une aventure en soi, avec 3 bus à prendre, grâce aux conseils… malheureusement foireux d’un agent qui nous aura finalement économisé ni temps ni argent.

Ce sont les charmes du voyage !

 

Plus nous approchons de la ville, plus nous voyons le décor changer.

Les routes deviennent un peu plus sales, un peu moins bonnes, un peu plus d’errants au bord des routes et de gens avachis dans leur chaise en plastique, une bière à la main, trônant au milieu d’un sol jonché de cadavres de canettes (vous reconnaîtrez que ça fleure pas le paradis!)… et l’impression s’amplifie aux abords de la ville.

A l’arrivée au terminal de bus, on est un peu dubitatif, cela nous rappelle une ville du Bélize, dont nous ne gardons pas vraiment un bon souvenir, une sorte de côté un peu zonard caribéen.

Après s’être fait démarchés par ce qui ressemblait bien à une arnaque en bonne et due forme, nous filons directement en taxi vers le port cargo de la ville.

A noter l’astuce imparable de Lily pour être tranquille en taxi : « Il faut toujours choisir un vieux moustachu, ils ne peuvent pas faire de mal ». Certes la logique peut paraître sommaire, mais principe jamais mis en défaut pour l’instant !

Nous filons donc vers « El Piñal », partie du port qui gère les cargos.

L’idée est de se faire embarquer sur un cargo pour un trajet de 22 heures jusqu’au cœur de la côte pacifique, au milieu de centaines de containers. L’idée nous amuse pas mal, ça pourrait être folklo.

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En arrivant sur place, on déchante un peu : on ne se sent pas du tout à l’aise, aucun bureau en dur, juste des sortes d’échoppe en pierres, des portes en bois qui donnent sur on-ne-sait-trop-quoi, et beaucoup de types type zonards…

On décide que Lily va rester avec les bagages et le chauffeur dans le taxi pendant que je me renseigne.

Sage précaution !

Après 100m de marche et 5 minutes de discussion dans un ptit boui boui, je chope l’info : env 42€ pour les 22h de trajet. Mais il faut attendre 2 jours le prochain cargo…

Pendant ce temps, Lily fait face à quelques énergumènes de type louche qui zyeutent nos sacs dans le taxi et qui veulent nous « aider » à sortir les bagages de la voiture ou qui conseillent au taxi de se garer « un peu plus loin là-bas derrière ».

Bon sans vous faire de dessin, on sent que c’est vraiment pas l’endroit où s’attarder.

La tronche relativement peu rassuré du chauffeur de taxi (et donc peu rassurante) qui commence à dire « je n’aime pas ce lieu, il faut qu’on s’en aille rapidement» achève de nous convaincre de la foirosité (désolé pour les puristes de notre belle langue, en plein débat sur l’accent circonflexe, je me permets un néologisme, mais à situation exceptionnelle, orthographe exceptionnelle) du plan.

Bref, pas besoin de 6e sens pour sentir la foirosité, donc, deux choses : je saute dans le taxi et on se carapatte looooiiin de ce lieu !

Et pour être plus précis, on se carapatte au lieu touristique, réputé safe. En effet c’est plus cossu et les hotels y sont très chers.

On creuse l’option  2, qui est d’aller sur la côte via des bateaux rapides. Même prix mais il faut attendre 3 jours.

Vu l’accroche qu’on a avec la ville, autant dire une éternité !

 

Pas bornés, nous sommes allés voir le marché, visiblement le truc sympa à faire avec ses ptits restaus typiques.

Au final, marché mort, sale, bouffe chère, pas vraiment bonne et toujours cette impression que les gens nous regardent de type pas accueillant du tout…

Mais tout n’est pas si noir dans cette ville : nous découvrons un petit glacier qui fait des Sundays à tomber par terre !

Si vous me répondez que c’est un peu léger comme motif de visite d’une ville, je vous répondrai que vous avez raison et que je vous conseille simplement de ne pas mettre les pieds là-bas, les Sundays de McDo c’est très bien aussi 🙂

 

Après quelques heures dans l’hotel chérot que nous prenons pour base, à chercher toutes les options possibles pour faire la côte pacifique (avion ? autre bateau ? nage ? pédalo ?), nous tranchons.

Basta la côte pacifique, c’est cher (peuplé de resorts paradisiaques aux prix faramineux), pour transiter entre les villes, il faut prendre des bateaux à la fréquence incertaine, et en plus il faut rester 3 jours dans cette ville pourrie.

 

Nous ferons une unique nuit, où nous constaterons que la bibine est le passe-temps local principal, avec « se montrer », « parler fort », « mettre la musique à fond », « jouer des muscles ».

Décidément, ça ne ressemble paaaaas du tout au reste de la Colombie. Et les nombreuses discussions que nous aurons avec les Colombiens après dans le reste du pays nous confirmeront que Buenaventura est réputée pour son insécurité et son racisme envers les blancs.

Heureusement, le coucher de soleil du toit de l’hôtel nous offre de chouettes photos, qui permettront à cet article de ne pas faire chou blanc de ce côté-là.

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Pour reprendre notre élan enthousiaste et positif, nous décidons au final de remplacer cette étape « côte pacifique » par une balade au coeur de la Colombie, au nord de Bogota.

 

Cette côte est au final loin d’être pacifique et nous rebaptisons aussi sec la ville de Buenaventura en Malaventura !

 

1 Commentaire

  1. Daniel Daniel
    28 février 2016    

    Bon…Si j’ai bien compris Alice, l’affirmation « Il faut toujours choisir un vieux moustachu, ils ne peuvent pas faire de mal » mérite réflexion … Et même si c’était vrai , attention aux exceptions qui confirment la règle ! Il y a des banditos avec une jolie moustache ( Je ne parle pas de Pablo Escobar, évidemment, qui était un bienfaiteur de l’humanité ). En cherchant bien… on trouve.

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