Nous quittons donc Sucre pour rejoindre Potosi et les hauteurs de la Bolivie : l’altiplano, succession de montagnes et de plateaux des Andes, affichant à l’altimètre au moins 3000 et grimpant jusqu’à 6500 !
Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire que nous sommes tombés une fois de plus sur le bus le moins rutilant de tout le terminal de bus, et que 3 heures durant, notre bus, bas du plancher, faisait un bruit de tôle enfoncée à chaque dos d’âne et soubresaut de la route, ce qui arrive environ toutes les 5 minutes sur les routes boliviennes !
Mais une fois de plus, nous nous y habituons et finirons par somnoler bon an mal an jusqu’à l’arrivée en fin de soirée dans le froid de Potosi, ses 4000m, et ses 4 degrés !
Nous atterrissons dans une auberge de jeunesse aux allures de temple de la francophonie : des Français partout dans l’hôtel ! C’est un peu décevant, mais l’hôtel est très bien, le ptit dej est pas mal, les couvertures sont chaudes, et le wifi correct…
Une petite balade nocturne nous permettra de manger pour une bouchée de pain, et par la même occasion de discuter avec un autochtone : restaurateur d’art, il nous invite à passer le lendemain !
Nous sautons évidemment sur l’occase : l’atelier est petit, notre homme restaure des petites œuvres d’art essentiellement religieuses, mais il nous apprend qu’il fait réparateur de tout et de rien, et son atelier est un vrai capharnaüm mêlant petites icones religieuses, instruments de musique et même des équipements électroniques !
Spécificité de son atelier, qui est en fait une spécificité de presque tout établissement en Bolivie – restaurants, commerces, épiceries, échoppes en tout genre : les murs sont tapissés de calendriers des bières boliviennes avec sur chaque page des photos très suggestives de demoiselles que le froid n’habille guère !
Dans la foulée, nous irons sur des indications / suggestions du Routard, chercher Gérard Arnaud, Belge passionné de musique andine, et avec qui nous passerons une après-midi mémorable, et par la même occasion ferons un petit Learn&Kiff sur l’apprentissage de la flûte de Pan. A voir ici ! Nous y apprendrons plein d’anecdotes intéressantes, comme par exemple que l’attribut Pan de la flûte vient du Dieu Grec Pan, ou encore l’histoire incroyable de la musique « El Condor Pasa », probablement l’air de flûte de Pan le plus connu, rendu célèbre par Simon&Garfunkel dans « If I could », après avoir été véhiculé par des joueurs argentins/chiliens, puis le groupe Los Incas, que Simon&Garfunkel a croisé à Paris !
Pour entamer notre 2e journée à Potosi, nous filons à la très impressionnante Casa de la Moneda : édifice central dans tout l’Amérique Latine pendant des siècles, c’est principalement là qu’ont été frappées les pièces de monnaie des colonies hispaniques pendant des centaines d’années !!
La visite est super intéressante, et truffée d’anecdotes.
Par exemple, l’origine du nom Dollar, qui viendrait de l’allemand « Taler » = vallée, désignant une vallée autrichienne où se produisaient beaucoup de métaux rares utilisés pour les monnaies.
Ou encore, l’origine du symbole $, qui serait un vestige du symbole des pièces frappées à Potosi, reprenant les lettre PTSI superposées, que l’on retrouve sur toutes les pièces de monnaie frappées à Potosi, et qui serait donc passé de : au symbole classique : .
L’autre hypothèse, plus largement corroboré sur internet, est le symbole des 2 colonnes
présentes sur les pièces hispaniques, symbolisant les colonnes d’Hercule du détroit de Gibraltar, réunies pour montrer que la mer et la fin du monde avait été vaincues et repoussées.
Nous apprenons également que les billets actuels de la Bolivie sont fabriqués… en France ! Moins cher à cause du papier nécessaire à la création de billets « infalsifiables » (notez que j’ai mis des guillemets hein !!) qui ne se trouve pas en Bolivie.
Nous finissons notre deuxième et dernière journée à Potosi sur un site incongru : La laguna de Tarapaya (certains y verront des consonnances Scarfaciennes !), autrement appelée el Ojo del Inca (l’oeil de l’Inca) : A 4000m d’altitude, cette lagune parfaitement circulaire, qui se mérite après 2 bus locaux, et un crapahutage en règle, est un trou conique de 22m de profondeur, 50m de diamètre, dont l’eau atteint les 30°C grâce à la géothermie !
Nous pataugeons un peu pour le souvenir, l’eau est en effet hyper chaude, mais à la sortie, le vent qui souffle à quelques degrés nous refroidit aussi sec !
Nous découvrirons, en essayant de prendre le bus du retour, la philanthropie de nos amis Boliviens : lorsque vous êtes plusieurs à attendre les bus du retour, qui risquent fort d’être plein et donc de ne pas s’arrêter pour vous prendre, nos amis, même s’ils sont arrivés après vous à l’arrêt, s’empressent de marcher au-devant du bus afin d’être pris s’il y a de la place pour eux… à votre détriment potentiellement! Ce qui nous est bien entendu arrivé… C’est aussi ça le charme du voyage !
Bien acclimatés aux 4000m de Potosi, nous décidons de filer vers Tupiza et ses décors de Far west !!
Yipaaaa !
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