« Fraîchement » arrivés du nord d’Australie, nous troquons nos 40 degrés très secs, contre 40 degrés très humides. Pour ainsi dire, c’est blanches tongues et tongues blanches.
Je pourrais bien directement vous raconter Phnom Penh, la ville, les musées, les premières impressions… Mais je crois qu’un détour s’impose pour vous raconter un de nos pires plans galères du voyage. Si si si, je vous assure, c’est incroyable et difficile à croire, mais on a mis la barre encore plus haut que d’habitude.
Suite à des billets d’avions aux horaires impossibles, nous avions réservé (et bien réservé cette fois, on ne fait pas la même erreur deux fois), un billet Darwin-Kuala Lumpur puis Kuala Lumpur-Phnom Penh. Sauf que le départ de Darwin était à 5h du matin, ce qui nécessitait une présence à l’aéroport à 3-4h du mat’. Nous avons donc choisi de passer la nuit là-bas, histoire de ne pas prendre une chambre pour y dormir quelques heures.
Le hic c’est qu’il fallait rendre notre Van Pablito à 15h max à l’agence de location, située à 2 pas de l’aéroport. Une attente de 15h à 5h du mat’ s’annonçait donc… gé-nial.
Je vous passe le plan foireux de l’agence qui demande de remplir la bonbonne de gaz alors qu’il n’y avait pas une station service qui le fait à 50km à la ronde et les heures à tourner pour rien. Ca, c’est une broutille par rapport à ce qui nous attendait.
15h et des brouettes à l’aéroport, nous voilà posés sur une table minuscule, nos 2 Pcs à bloc. La bonne nouvelle c’est qu’il y avait du free wifi de qualité et ça, c’est un peu le Graal des routards.
Nous enchainons donc les mails, les skypes, le blog, etc etc… Le tout en dégustant notre tout dernier Connoisseur, la glace ultime que je ne vous présente même plus tellement on en a parlé 🙂
Les heures passent, et plutôt vite finalement. La soirée avance, la nuit,… Nous geekons comme on peut pour ne pas fermer l’oeil.
Comme le comptoir pour déposer nos gros sacs n’ouvre que 1 à 2h avant le départ du vol, nous sommes coincés avant la sécu et ne pouvons pas faire notre check-in…
Vers 3h30 du matin, nous nous dirigeons vers le comptoir, fin prêts à en finir avec cette attente de plus de 12h.
Lorsque nous donnons nos passeports, on nous demande « Avez-vous une preuve de sortie du territoire cambodgien ? »… Euh pardon ? « Oui, il nous faut une preuve que vous sortirez du territoire cambodgien pour vous laisser embarquer sur le vol ».
Whaaaaat ? Alors ça on ne nous l’a jamais fait. Certes, on a lu de temps en temps sur les forums (notamment sur l’Australie) que cela pouvait arriver, mais JAMAIS on nous l’a demandé. Pourtant on a commencé à en avoir traversé un paquet des pays…
Nous commençons à tenter de négocier, expliquer que l’on fait un tour du monde, lui montrer les 476 tampons de notre passeport pour lui faire comprendre qu’on ne compte pas s’installer au Cambodge, mais que nous sommes juste des routards qui ne prévoient jamais plus de 2 jours à l’avance ce qu’ils vont faire et qui n’ont donc pas acheté de billet de sortie.
La nana, relativement impassible, ne change pas son discours d’un pouce et nous balance un « Si vous n’avez pas de ticket de bus ou d’avion de sortie, vous n’embarquez pas sur le vol. D’ailleurs nous fermons le guichet dans 15minutes.»
Bordel de bordel de bordel.
Nous nous précipitons sur nos 2 pcs, pour essayer d’acheter n’importe quel bus de sortie du Cambodge vers la Thaïlande. C’est bien entendu le moment où Internet rame, où rien ne marche, etc etc… Nous transpirons à grosses gouttes, pas moyens de rater ce vol !!! Tout ça en 15min, alors que ça fait plus de 12h que l’on croupit dans cet aéroport ! Damned !!!
Nous finissons par trouver un billet sur un site, nous dégainons notre CB, nous payons en ligne, ce qui envoie un code de sécurité par SMS sur notre SIM française pour valider le paiement, une SIM qui bien sûr n’est pas dans notre tel mais au fin fond de notre sac… tension, stress, crispation, bref, y a de l’ambiance.
Nous réussissons 5min et 12 secondes avant la fermeture du comptoir à acheter un billet en ligne et avoir une confirmation par mail.
Nous le montrons à l’hôtesse qui avec son plus beau sourire nous dit « Cela ne convient pas, il est écrit dessus SEATS TO BE CONFIRMED. Si vous n’avez pas la confirmation des sièges dans le bus, ce n’est pas valable. ».
Whaaaaat ??? Alors là on voit rouge, je commence à me mi-enerver, mi-pleurer et re-mi-énerver, Kersu a le sang chaud qui commence à bouillir face à cette hôtesse au sourire largement énervant.
Après cette crise Théatrale, victoire, elle finit par céder. Je ne sais pas ce qui l’a fait changer d’avis… La peur peut-être ? 🙂
Nous courrons alors à travers l’aéroport en direction de notre porte d’embarquement. Nous avons 15-20min d’avance et en profitons pour terminer qq mails et surtout, surtout, Kersu suit en direct live le match de l’équipe de France qui a la bonne idée de jouer à ce moment là.
Quelques minutes plus tard, on se fait alors appeler au micro. Mais que se passe t’il ???
Je me dirige vers l’hôtesse (une autre), en espérant que cela ne soit pas un coup de « vous ne pouvez pas embarquer »… C’est alors qu’elle m’explique que quelqu’un a vomi sur nos sièges dans le vol précédent, et qu’il faudra donc prendre le siège juste un peu plus loin.. Ahhhhh, rien que ça ? Pfff, trop facile…
Après ces émotions, et ce vol presque raté, nous avons la joie de nous écrouler sur notre siège qui put presque pas trop le vomi. Kersu doit tristement éteindre son portable et attendra plusieurs heures avant de savoir si les bleus ont gagné…Phnom Penh, à nous !
La fin ? Non…Notre arrivée à Phnom Penh fut aussi un poil costaud. Hormis la chaleur relativement étouffante, nous commençons par un rdv à l’institut pasteur pour un vaccin qui nous manquait, ainsi qu’un rdv medical pour moi. Ce dernier tourna au jaune, puisque je me vis dans l’obligation de faire un aller retour express en avion vers Bangkok le lendemain pour découvrir leur hôpital. Dans ce cas là on dit : merci l’assurance voyage !
Conclusion des courses, 2 jours de perdus, mais finalement plus de peur que de mal. Une bonne nouvelle, la route peut reprendre, en y allant juste un peu mollo au début. Ouf !
C’est donc parti pour la découverte de la ville, et le départ pour notre volontariat à Kampong cham !!!
Cambodge, nous voici, nous voilà !!!
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